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18 mai 2018 5 18 /05 /mai /2018 16:21
Réchauffement climatique : le paradoxe des climatiseurs

Très énergivores, ces appareils destinés à réduire la température contribueraient malgré eux au réchauffement de la planète.

Un climatiseur (illustration)
Un climatiseur (illustration)Crédit : SEL AHMET/SIPA
studio-rtl
La rédaction numérique de RTL et AFP

Plus il fait chaud, plus il y a de climatiseurs... et plus il y a de climatiseurs, plus il fait chaud. Tel est le cercle vicieux de la climatisation, contributeur discret mais croissant au réchauffement de la planète. Des milliards de nouveaux appareils vont être installés dans le monde dans les prochaines décennies, au fur et à mesure que les habitants de pays émergents au climat étouffant obtiennent les moyens de s'acheter ces biens.

Or ces appareils consomment énormément d'électricité, de l'électricité aujourd'hui générée principalement par des centrales au charbon ou au gaz... et qui émettent donc des gaz à effet de serre, réchauffant le climat. À moins d'un changement radical de trajectoire, les émissions de dioxyde de carbone (CO²) liées à la climatisation devraient presque doubler entre 2016 et 2050, selon un rapport publié mardi 15 mai par l'Agence internationale de l'énergie. 

En quantité de CO² supplémentaire rejeté dans l'atmosphère, c'est comme si l'on ajoutait une Afrique actuelle au monde, soit près d'un milliard de tonnes de CO² environ par an. 

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    Les climatiseurs rejettent la chaleur à l'extérieur

    Les climatiseurs ont un autre effet réchauffant, bien plus direct et ressenti par chacun : ils réchauffent les villes car chaque appareil rejette dans la rue la chaleur qu'il a pompée pour refroidir l'intérieur d'un logement ou d'un bureau. Une étude de 2014 a simulé la hausse de température, de nuit, à un degré Celsius en centre-ville. 

    Le cercle vicieux est renforcé par la hausse continue du niveau de vie dans le monde. À commencer par la Chine, l'Inde et l'Indonésie, trois pays qui contribueront pour moitié à la hausse mondiale de consommation électrique pour la climatisation. 

    Au Brésil, en Thaïlande ou en Indonésie, quand les revenus d'un ménage augmentent, c'est souvent l'un des premiers achats. L'urbanisation rapide, notamment en Inde, accélère encore le phénomène : les machineries urbaines, pas seulement la climatisation, créent de la chaleur, une chaleur qui est à son tour absorbée par le béton... 

    Il existe aujourd'hui environ 1,6 milliard de climatiseurs installés dans le monde, dont environ la moitié aux États-Unis et en Chine. Environ 135 millions nouveaux appareils sont vendus chaque année, trois fois plus qu'en 1990, selon le rapport de l'AIE. Rien qu'en Chine, le premier marché mondial, 53 millions ont été vendus en 2016. 

    L'énergie solaire comme alternative ?

    En Inde, seuls 4% des ménages sont équipés en climatisation. Tout indique que la demande va exploser dans les prochaines décennies. "Le monde va subir une crise du froid", affirme le directeur de l'Agence internationale de l'énergie, Fatih Birol. Pour lui, la question des climatiseurs est "l'angle mort" du débat énergétique actuel. 

    Les solutions, détaillées dans le rapport, existent, comme développer l'énergie solaire donc le pic de production, en journée, correspond au pic de consommation des climatiseurs ; ou améliorer l'isolation énergétique des bâtiments. 

    Mais la priorité, selon l'organisation, est de durcir les normes sur la consommation électrique des appareils. Les technologies plus économes existent, mais les consommateurs plébiscitent encore largement les appareils énergivores et moins chers, notamment aux États-Unis.

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