Le Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (Giec) publie un nouveau rapport sur les changements climatiques. Les premières conclusions confirment l’urgence de la situation.

Réunis en Corée du sud, les délégués des États de l’ONU se penchent à partir de lundi sur le dernier rapport des scientifiques du Giec, constat implacable de la montée des dérèglements climatiques et du retard pris pour les contrer.

Soumis à leur approbation, le texte, basé sur 6 000 études scientifiques, met en garde contre des impacts forts à 1,5°C de réchauffement, et liste les options, désormais limitées, pour agir si le monde veut rester sous ce seuil (dont 1°C est déjà acquis du fait des gaz à effet de serre déjà émis). Voici les principaux enseignements.

 
Où en est-on ?

Si les émissions de GES (gaz à effet de serre) générées par l’homme gardent leur rythme actuel, le réchauffement terrestre moyen dépassera +1,5°C (par rapport au niveau préindustriel) d’ici environ 2040. Si toutes ces émissions cessaient immédiatement, il est probable que le monde resterait sous ce seuil critique de 1,5°C. Pour autant, les gaz déjà émis continueraient à eux seuls à générer certains impacts, notamment en termes d’élévation du niveau des mers.

Quels impacts prévus ?

Les risques se trouvent réduits à +1,5°C, par rapport à +2°C, qu’il s’agisse du nombre d’événements extrêmes, de vagues de chaleur dans le monde entier, de précipitations diluviennes prévues dans la plupart des régions, de feux de forêts, d’invasions ou d’extinctions d’espèces, de productivité des océans, de rendement agricole global, ou encore de perte plus limitée du permafrost, les sols gelés des hautes latitudes.

Ces risques seront moindres en particulier si l’on évite de dépasser 1,5° (au lieu de le dépasser pour ensuite faire baisser la température plus tard dans le siècle). Car se rapprocher d’un réchauffement de +2°C aurait des impacts irréversibles sur certaines espèces (plantes et vertébrés). Pour autant, stopper le mercure à 1,5°C d’ici 2100 pourrait ne pas suffire à stopper la déstabilisation des calottes glaciaires de l’Antarctique et du Groenland, promesses de montée des mers importante dans les siècles à venir.

Sud Ouest
Crédit photo : MARCEL MOCHET / AFP
Que faire ?

Stabiliser le réchauffement à 1,5°C exige d’arriver à une neutralité en émissions de CO2 (issues à 80% de la combustion des énergies fossiles) au milieu du siècle : ne plus émettre dans l’atmosphère plus que ce que nous sommes capables d’en retirer. Tout en réduisant les autres GES, notamment le très réchauffant méthane. Et les chances de succès sont accrues si cela se fait d’ici 2030. 

Le résumé provisoire suggère aussi, dans ses graphiques, que le maximum des émissions mondiales de CO2 soit atteint… en 2020. Alors comment faire ? Il n’y a "pas de réponse simple" à la question de la faisabilité, souligne le Giec. Cela demandera une transition "rapide et vaste", ces 10 ou 20 ans à venir, en matière de systèmes énergétiques, urbains, industriels… 

La plupart des scénarios étudiés par les experts pour rester à +1,5°C, incluent des procédures d’absorption du CO2 (par les sols et forêts notamment). Mais en l’état actuel des connaissances, le captage et le stockage de CO2 à très grande échelle ne sont pas maîtrisés par les industriels. Le plus sûr reste une réduction très rapide des émissions, notent les experts. Le Giec en revanche ne retient pas l’option, très "incertaine", des techniques de manipulation du rayonnement solaire (par exemple via l’envoi d’aérosols dans la stratosphère pour refroidir le climat).  

 
 
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