Lundi 8 octobre, au matin, les experts du Giec présenteront un rapport spécial, consacré aux effets à venir d’une hausse de 1,5 °C des températures. Explications sur le fonctionnement de cette institution hors norme.
Le Giec est le Groupe Intergouvernemental d’Experts sur l’Évolution du Climat. Créé en novembre 1988 et basé à Genève, il rassemble des représentants de 195 pays membres. La présidence actuelle est assurée par Hoesung Lee, un économiste sud-coréen. L’institution est surtout connue pour ses rapports sur l’état du monde et des connaissances face aux changements climatiques.
Ces rapports ne sont pas contraignants pour les États. Mais ces derniers doivent approuver les conclusions des scientifiques en validant le « résumé pour décideurs ». « Un effort est fait pour aller vers plus de clarté, moins de jargon, se félicite la climatologue Valérie Masson-Delmotte, membre du Giec. On veut que les résumés soient pertinents aussi pour les citoyens. »
Le budget du Giec, d’environ 6 millions d’euros, provient d’une contribution volontaire des États membres. Avec l’élection de Donald Trump, les États-Unis ont fortement réduit leur allocation. Cela a été partiellement compensé par une hausse des autres dotations. La France finance ainsi le Giec à hauteur d’un million d’euros.
Le Giec a publié cinq rapports depuis 1990. L’idée d’un rapport est d’abord approuvée en séance plénière. Des spécialistes répartis en quatre groupes de travail rédigent alors un projet, qui est revu par les gouvernements et d’autres scientifiques. Après plusieurs allers-retours, le résumé pour les décideurs est adopté en réunion plénière, par un examen mot à mot.
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Au total, les rapports sont révisés trois fois et le processus dure deux ans. Chaque rapport représente entre 2 000 et 3 000 pages de textes, appuyées par des milliers d’études scientifiques. Tous les chercheurs – climatologues, océanographes, mais aussi économistes et bien d’autres… – qui s’engagent dans le Giec le font bénévolement.
Les quatre groupes de travail se concentrent sur les aspects scientifiques de l’évolution climatique, sur la vulnérabilité aux changements climatiques et l’adaptation, sur les solutions possibles pour réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) et, enfin, un dernier groupe spécial est dédié à l’inventaire de ces émissions par États et par secteurs d’activité.
Attendu pour lundi 8 octobre, le prochain rapport du Giec s’intéresse aux conséquences possibles d’une hausse des températures de 1,5 °C. Pas moins de 6 000 études venues de 39 pays différents ont été prises en compte pour ce texte. En 2019, deux autres rapports spécifiques sont attendus, sur la situation des glaces et des océans et sur l’usage des sols.
Globalement, les travaux du Giec ont contribué à la prise de conscience du rôle des activités humaines dans le changement climatique et de l’ampleur des bouleversements en cours et à venir. Son activité lui a valu le prix Nobel de la Paix, en 2007.
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