Les phénomènes observés actuellement en Australie, dans l'Arctique ou en Afrique du Sud, tendent à placer 2018 sur une même trajectoire.

Le constat se répète, mais il est toujours aussi alarmant : la planète ne cesse de battre des records de température, signe que les émissions de gaz à effet de serre produites par l'homme n'ont toujours pas été enrayées. D'après le rapport annuel de l'Organisation météorologique mondiale (OMM), publié ce jeudi, les trois dernières années ont été les plus chaudes de l'histoire de la météorologie.

Hors années frappées par le phénomène El Niño - un courant qui affecte régulièrement le climat mondial - 2017  a été l'année la plus chaude recensée . Les températures moyennes mondiales en 2017 étaient d'environ 1,1 °C au-dessus des températures préindustrielles.

Autres indicateurs inquiétants : la moyenne mondiale sur cinq ans, de 2013-2017, est la moyenne quinquennale la plus élevée jamais enregistrée et les neuf années les plus chaudes ont toutes eu lieu depuis 2005.

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Températures moyennes mondiales par rapport à la période préindustrielle - European Environment Agency
Températures moyennes mondiales par rapport à la période préindustrielle - European Environment Agency
320 milliards de dollars de dégâts

L'année 2017 a également été marquée par des évènements extrêmes. « La saison des ouragans, très active en Atlantique Nord, les grandes inondations de mousson dans le sous-continent indien et la sécheresse persistante dans certaines parties de l'Afrique de l'Est ont contribué à en faire l'année la plus coûteuse en matière de phénomènes météorologiques et climatiques violents », peut-on lire dans le rapport.

 

L'OMM cite une étude du réassureur allemand Munich Re qui estime que les pertes matérielles liées à des événements météorologiques ou climatiques ont représenté 320 milliards de dollars en 2017, du jamais vu.

2018 sous de mauvais auspices

L'année 2018 semble suivre la même voie. « Le début de l'année 2018 a continué là où 2017 s'était terminée, avec des épisodes météo extrêmes qui coûtent des vies et détruisent des moyens de subsistance », écrit le secrétaire général de l'agence onusienne, Petteri Taalas, dans ce rapport.

« L'Arctique a connu des températures anormalement élevées, tandis que des régions densément peuplées de l'hémisphère nord ont été saisies par le froid glacial et les tempêtes hivernales dévastatrices. L'Australie et l'Argentine ont subi des vagues de chaleur extrêmes, pendant que la sécheresse s'est poursuivie au Kenya et en Somalie, et la ville sud-africaine de Cape Town a souffert de  graves pénuries d'eau  », poursuit le secrétaire général.

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Carte des températures globales, de janvier à décembre 2017. - NOAA
Carte des températures globales, de janvier à décembre 2017. - NOAA
Emissions mondiales de CO² à un plus haut

Au cours du dernier quart de siècle, l'organisation onusienne souligne par ailleurs que « les concentrations atmosphériques de dioxyde de carbone sont passées de 360 parties par million (ppm) à plus de 400 ppm », ce qui est bien au-dessus des variations naturelles au cours des 800.000 dernières années.

Ces concentrations « resteront au-dessus de ce niveau pour les générations à venir, engageant notre planète vers un avenir plus chaud, avec plus de phénomènes extrêmes », a prévenu Petteri Taalas. Ces nouvelles mesures confirment le consensus scientifique sur la responsabilité humaine dans le réchauffement climatique.

Leïla Marchand
@LeilaMarchand