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5 octobre 2017 4 05 /10 /octobre /2017 15:38


 

rechauffement climatique

Au cours de ses 4,5 milliards d’années d’existence la Terre et l’émergence de la vie ont connu quelques soubresauts. Dans les dernières 500.000 années, notre planète a connu pas moins de 5 extinctions massives, dont celle du crétacé-tertiaire qui a emporté avec elle les dinosaures. Mais l’extinction qui a eu le plus lourd impact sur la vie est sans doute l’extinction Permien-Trias. Elle a provoqué la mort de 95% des espèces marines et 70% des espèces terrestres.

Les auteurs d’une nouvelle étude publiée dans le journal Science Advances relèvent que toutes les extinctions ont pour point commun le cycle du carbone :

Chaque fois qu’il y a une extinction massive majeure – l’une des cinq les plus importantes – il y a eu un changement grave dans le cycle global du carbone

Le CO2 peut en effet acidifier les océans, et/ou indirectement rendre les températures invivables. De précédentes études ont justement montré une forte hausse de la concentration de CO2 dans l’eau des océans lors de l’extinction Permien-Trias. Mais les auteurs de l’étude tempèrent aussi tôt : il y a dans les roches aussi des preuves de grand changements dans la concentration de dioxyde de carbone, complètement déconnectés d’une extinction de masse.

Réchauffement climatique : la rapidité des changements doit interpeller

Cela étant il y a dans notre ère un nouveau paramètre : des rejets de CO2 massifs sont liés à des activités humaines. Alors comment savoir quel sera l’impact de ces émissions ? Plus précisément, qu’est-ce qui distingue les variations historiques de CO2 dans l’atmosphère dé-corellées des extinctions de masse des autres, cataclysmiques ? Pour répondre à cette question, il a fallu estimer deux choses.

À savoir la vitesse à laquelle la concentration de CO2 dans l’atmosphère augmente et la durée totale de ce changement de composition de l’atmosphère avant un retour à des valeurs plus habituelles. Ils ont pour cela analysé des roches carbonées issues de 31 périodes géologiques sur les derniers 540 millions d’années. Ils ont ainsi pu identifier les taux de carbone, la vitesse du changement de composition de l’atmosphère, et la durée totale de ce changement.

Ils ont ensuite extrapolé les données à l’ère industrielle. Il se sont rendu compte qu’il fallait qu’environ 310 gigatonnes de CO2 se dissolvent dans les océans pour que commence une extinction massive. Et finissent par conclure que nous n’en sommes plus très loin :

La plupart des scénarios étudiés aujourd’hui [..] supposent qu’environ 300 gigatonnes ou plus seront ajoutées aux océans avant la fin du siècle

À ce moment là « nous courrons le risque d’une série de retours desquels pourraient découler une extinction massive ». Celle-ci pourrait être progressive, mais très difficile voire impossible à enrayer. Les auteurs se sont rendus compte que c’est vraisemblablement la vitesse à laquelle le taux de CO2 augmente qui pose le plus de problème.  Ils expliquent ainsi que la meilleure façon d’éviter un scénario Permien-Trias est de réduire le plus possible la durée des rejets très intenses de CO2, tels que nous les connaissons aujourd’hui.

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