Lors de la dernière période glaciaire, l'humanité s'en est bien tirée; il y avait 1 000 000 d'humains avant le début de la glaciation (-125 000 ans) et il en restait 100 000 il y a 80 000 ans. La population de la planète aurait dramatiquement diminuée jusqu'à environ 2 000 humains, à la suite d'une éruption majeure du volcan du lac Toba, situé sur l'ile de Sumatra en Indonésie, il y a 73 000 ans. La population de la planète avait également été de 1 million vers -700 000 ans (population qu'elle a retrouvée il y a 40 000 ans). Les dommages les plus importants sont causés au plus fort de la glaciation (les derniers 10 000 ans). À -32 000 ans la population de la Terre était de 50 millions d'humains et à -18 500 ans elle était inférieure à 1 million d'humains. Admettons quand même que la population n'était pas ce qu'elle est aujourd'hui. D'accord, l'homme a déjà survécu à des périodes glaciaires (Néanderthal 2 fois, homo-sapiens 1 fois). Mais, dans quelques décennies (au mieux quelques siècles), comment une population de plus de 7 milliards se nourrira-t-elle, se répartira-t-elle sur les territoires habitables restants si on tient compte de toutes les implications que cela comporte?
``Il est certain que l'humanité n'accepterait pas de mourrir de faim dans l'égalité, et il pourrait y avoir de graves désaccords sur la façon de partager la dernière croûte de pain,``
Winston Churchill.
L'augmentation de concentration de dioxyde de carbone dans l'atmosphère étant le noeud du problème, voyons ce qu'il en est. L'étude des 4 derniers cycles glaciaires-interglaciaires démontre que la concentration du CO2 est de 280 p.p.m. (parties par million) au début d'une période glaciaire et qu'elle est de 100 p.p.m.,au début de la période interglaciaire. La nature met 100 000 ans d'efforts(une glaciation) pour abaisser de 100 p.p.m. la concentration de CO2 dans l'atmosphère. La plus grande partie de l'abaissement s'effectue surtout à la fin du glaciaire. Cependant, depuis le début de la période interglaciaire actuelle, l'augmentation de la concentration du CO2 dans l'atmosphère progressait de façon régulière, mais depuis un siècle, la progression est exponentielle.
Durée (ans) Date
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De 180 p.p.m. à 280 p.p.m. 10 000 Vers 1 850
De 280 p.p.m. à 380 p.p.m. 150 2006
De 380 p.p.m. à 480 p.p.m. 32 2038
De 480 p.p.m. à 580 p.p.m. 22 2060
De 580 p.p.m. à 680 p.p.m. 17 2077
De 680 p.p.m. à 780 p.p.m. 15 2092
De 780 p.p.m. à 880 p.p.m. 13 2105
De 880 p.p.m. à 980 p.p.m. 12 2117
De 980 p.p.m. à 1080 p.p.m. 10 2127
Ce scénario est conservateur. Les spécialistes croient qu'il faudrait le majorer de 60 % . Tenons-nous en à ces prévisions conservatrices et essayons d'extrapoler. Si la tendance se maintenait et si l'atmosphère tolérait cette augmentation, dans un siècle, l'augmentation de concentration de CO2 serait 1 000 fois plus rapide que pendant la période interglaciaire (10 000 ans) .En dix ans, elle passerait de 980 p.p.m. à 1 080 p.p.m. en comparaison avec une augmentation de 100 p.p.m. en 10 000 ans lors de la période interglaciaire qui se termine. Il est peu probable que cela se produise, il y aura sûrement rupture de tendance bien avant ces événements. Extrapolons encore un peu. Imaginez quelle aurait été la chute de température de la haute atmosphère (0,6 0C par 10 ans actuellement) à ce moment et quelle serait la température de l'océan avec un effet de serre semblable. La nature aurait amorcé des mécanismes correcteurs bien avant . C'est pourquoi j'ai tendance à croire que l'enclenchement définitif de ces mécanismes correcteurs se produira à court terme. Habituellement, ces phénomènes s'échelonnent sur quelques milliers d'années. Cette fois,`étant donné que l'augmentation de concentration de CO2 dans l'atmosphère a été beaucoup plus rapide (presque 1 000 fois plus rapide que pendant 10 000 ans d'interglaciaire), les correctifs naturels s'amèneront sous peu et d'après ce qu'on observe présentement,ils pourraient être de plus en plus violents. Le contexte s'y prêtant (haute température des eaux océaniques, basse température en haute atmosphère, activité solaire à son maximum en 2040, cycles de milankovitch relativement favorables), le point de non retour qui nous ferait basculer lentement mais sûrement dans le prochain glaciaire ou semi-glaciaire pourrait bien se présenter. Or, vers 2040, la concentration de CO2 dans l'atmosphère sera encore plus élevée; elle sera de 500 p.p.m.(possiblement 800 p.p.m. selon la tendance actuelle). Si ça ne se produit pas à ce moment , qui sait ce qui peut arriver? La table sera mise pour des perturbations climatiques extrêmes qui pourraient bouleverser tout l'écosystème planétaire. Il ne reste qu'une chose à faire : il faut mettre à contribution tous les habitants de la Terre et agir dans le bon sens...